Entre deux et trois ans, encore :
avant de parler, l’enfant partage ses états psychiques à différents niveaux émotionnels, c’est le langage infra verbal.
Ce n’est pas un code de mots mais un code de corps, une gestuelle avec la mère, le père, les autres, les objets, les sensations, cela s’appelle la communication analogique.
Entre deux et trois ans, l’enfant entre dans la communication digitale, qui passe par la musique du langage et se transmet en énoncés, pensées, concepts, syllabes, puis lettres.
Les travaux de Nicolas Abraham et Maria Torok, ont montré les rapports entre la bouche, l’alimentation et le langage : il faut d’abord QUE LA BOUCHE SOIT VIDE pour pouvoir se mettre a parler !
Autrement dit il faut perdre quelque chose pour pouvoir parler. Mais il faut aussi que l’adulte soit réellement présent en écho (sons ou mots) dans le jeu avec l’enfant sans sucette.
Il s’agit d’un jeu triangulaire qui met en scène la mère, le bébé et un objet quelconque. Cet objet devint un objet d’attention conjointe, c’est grâce à cet objet, autour de cet objet, que l’enfant et la mère se retrouvent par le langage.
La distanciation acceptée par l’enfant,
(il n’a plus un morceau de sa mère en bouche)
va lui permettre d’apprendre le langage maternel.
L’ACQUISITION du langage, n’est pas simplement l’acquisition d’une fonction, mais véritablement la mise en forme de tout un monde inter-relationnel, un PONT entre l’intérieur de l’enfant et son extérieur et pour intégrer cela l’enfant doit connaître le VIDE. Cet espace entre l’objet et lui prendra forme par la parole et sera la fondation de la confiance en SOI.