Chaque enfant vivra la gestion de ses émotions différemment,
d’une part en fonction de son âge, d’autre part en fonction de son fonctionnement émotionnel individuel et enfin en fonction de la manière dont les adultes vont traverser la période de grossesse et construire son arrivée dans la famille.
Ces interactions dépendent de l’âge psychique, social et historique, de l’enfant et bien sûr, de son environnement affectif.
Mon premier éclairage sur la nécessité pour l’enfant de téter, est de vous dire que la succion est directement liée aux mémoires affectives de contenance (embrassement) de soutenances (présence maternelle et paternelle) et de sécurité (nourriture suffisante et bonne).
L’enfant naît en portant une mémoire de succion non-nutritive et une mémoire de succion nutritive.
Après la naissance, le bébé va plus ou moins conforter ou réparer ces mémoires à partir de ses nouvelles expériences de nourriture de succion et d’amour.
Nous allons voir quand il est préférable ou primordial de quitter le désir de succion, biberon, sucette, pouce.
La plus grande expérience pour nous humains, qui se consolide et se rejoue tout au long de l’enfance et de la vie est : «LA COMPÉTENCE À LA SÉPARATION».
Les séparations du corps maternel sont multiples et successives : l’accouchement, le sommeil seul, l’arrêt de l’allaitement, l’autonomie alimentaire, la marche etc.
Le seul témoin visible de ces séparations sera la succion chez l’enfant.
Nous savons que tous les événements vécus par l’enfant dans la période intra-utérine, vont laisser des traces profondément engrammées dans sa mémoire.
Cette mémoire du petit fœtus se construit en interdépendance avec les facultés émotionnelles et psychiques de la mère, pendant cette grossesse.
Dans certains cas, une mémoire d’abandon, « d’enveloppement maternel manquant », d’insécurité, peut déjà s’inscrire chez le fœtus en cas de stress maternel important.
Une de ses conséquences touche en particulier la succion du fœtus. L’altération et l’acidité du liquide amniotique peuvent l’empêcher de sucer son pouce ou de boire, le laissant naître avec des voies endobuccales et œsophagiennes inachevées pour la tétée ou même plus tard pour la parole.
Les signes de cette mémoire de stress touchant la succion se voient tout de suite après la naissance :
- troubles alimentaires, voire anorexie du nourrisson
- troubles du sommeil
- dépression précoce
- besoin extrême de succion ou incapacité de succion
- troubles d’expression, pleurs ou non pleurs et, plus tard, troubles du langage
À chaque âge, à chaque grande étape de maturité psychoaffective, la séparation du corps maternel va être mimée par l’enfant par sa manière de trouver ou non une auto sécurité buccale.
Je vais laisser à des spécialistes, les causes physiques et neuromusculaires de nécessité de succion, pour ne parler que des raisons psychologiques de ce désir pour l’enfant APRÈS sa naissance.